Murano, des couleurs pour tous

L'histoire du verre de Murano.

Murano est mondialement connue pour la qualité de son verre.
Cependant, même si elle dispose aujourd'hui d'une réputation époustouflante, qui sont donc les personnes ayant inventés ces techniques fabuleuses, et comment celles-ci sont parvenus aux habitants de Venise puis de Murano.

 

Les étapes de l'importation des techniques vers Venise

Ainsi, Les premiers à s'être rendus maîtres de cette technique ont été les Phéniciens et cette technique s'est ensuite diffusée le long des cotes du Moyen Orient et de l'Egypte.

A l'origine la pâte de verre était colorée et coulée dans des moules afin d'obtenir des récipients rudimentaires utiles à contenir des boissons et des aliments. Les romains ont importé de l'orient ces techniques et il semble qu'un des premiers lieux de production ait été Aquilée, un important port romain qui commerçait avec l'orient et le continent européen.
Avec la chute de l'empire romain d'Occident et les invasions des peuples nordiques en Italie, les habitants d'Altinia et d'Aquilée auraient trouvé refuge dans les îles de la lagune Vénète pour fuir les pillages, fondant ainsi les prémices de Venise.
De Récentes fouilles archéologiques attestent cependant de l'existence d'un peuplement romain antérieur dans la lagune.
Le rôle d'échangeur commercial que tenait Aquilée jusqu'alors, vint à manquer et il fut sûrement remplacé progressivement par Venise.
Venise hérita également d'Aquilée,la technique d'élaboration du verre, devenant la tête de pont entre l'Orient et l'Occident.
Grâce à ces échanges commerciaux elle put en assimiler la culture et les techniques alors inégalable.
De l'Orient, Venise n'importe pas seulement de précieuses marchandises qu'elle vend aux peuples de la terre ferme et qui en feront une riche et puissante république maritime, mais elle en apprend aussi les arts les plus raffinés comme le tissage de la soie, le travail des métaux précieux et le soufflage du verre.

Cette influence orientale a été déterminante pour le développement de l'art du verre à Venise.

Le développement de l'industrie verrière artistique à Murano

Cette interprétation de l'art du verre fit naître une école qui devint typique de Venise et qui atteint bientôt des sommets artistiques.

Les débuts de la renommée

Le premier document qui mentionne l'activité liée au verre à Venise date de 982.

Durant le moyen âge, Venise à une intense activité verrière, les règles qui régissent cette corporation sont très strictes et protectionnistes. Elles interdisent en autre, la sortie de matériaux ou d'outils relatifs au métier de verrier de la lagune. Ce qui veut dire que tout verrier qui abandonne sa patrie ou révélant des techniques, est automatiquement considéré comme traite et passible de la peine de mort.

(XIIe siècle) A partir de 1291, le Conseil de Venise pris une décision capitale : Il obligea les maîtres-verriers, jadis installés à Venise, à se déplacer sur l'île de Murano pour des raisons de sécurité et peut-être de secret. En effet, le risque d'incendie que pouvait causer les fours était trop important.
Quand les verriers se sont installés sur l'île, ils ont donc dû répondre à un critère : la sécurité de leurs habitations. Ainsi, une grande partie des maisons de Murano va être construite en briques et non en bois comme le sont les maisons à Venise, afin de limiter les incendies.


En effet, la décision du Conseil de Venise n'a pas été vécue comme une punition puisque, grâce à la concentration de tous les verriers en un même lieu, le secret de leur art fut plus facile à conserver.

  

L'histoire du verre de Murano.

C'est ainsi que par la suite, Murano aura son destin lié au verre.

Le XVe siècle voit le début du commerce du verre de Murano vers l'étranger, au départ, du verre utilitaire puis du verre d'art avec l'emploi fréquent du verre coloré.

C'est au XVIe siècle, durant la période de la renaissance, nommée aussi « l'âge d'or de la verrerie de Murano » que le verre d'art connait son apogée.
Le verre avait atteint sous, la forme du "cristallo", une perfection absolue. Les maitres verriers travaillaient ce verre proche du cristal sans aucun décor, seule importe la pureté de la matière et la perfection de la forme. Parfois de légères ailettes colorées venaient souligner le contour de la jambe d'un verre.


Deux techniques nouvelles sont adoptées au XVIème siècle: Le verre à filigrane, obtenu au moyen de cordons de lattimo droits et tordus insérés dans le cristal et tordus dans toutes les directions de façon à former un réseau de lignes.
Dans la seconde moitié du XVIème siècle, les verriers de Murano mettent au point les premiers verres dit à "a ghiaccio", qui présentent un effet de craquelures qui est du à l'immersion brutal de l'objet en fabrication dans de l'eau froide. Il faut également mentionner la technique de la gravure à la pointe de diamant qui crée des reliefs très légers à effet de dentelle.

Le XVIIème siècle est la période la plus fastueuse, les verriers de Murano créèrent des objets de forme baroque, extravagants, très ornés et d'une grande virtuosité comme des calices à couvercle, des verres à serpenteaux, des flacons à parfum, des lampes de table…

L'activité de l'île prit vite une dimension industrielle qui lui donna richesse et renommée, elle devint la grande manufacture du verre et du cristal de Venise.
Pendant cinq siècles, Murano a été le socle d'une production des plus florissantes.
Les fabriques de Murano fournissaient à la Cour de France, à la Cour impériale d'Autriche, aux Cours des Duchés italiens comme aux palais de Venise, les meilleurs lustres de cristal polychrome et les plus beaux miroirs à encadrements de verre taillé.

Ainsi naquit la renommée de Murano où les familles se transmettent encore, de génération en génération, les recettes et secrets que personne n'arrive à égaler.

De nos jours, une île convoitée par les touristes

Une tradition perpétuelle

Depuis toujours, chaque homme se voit combler du spectacle que peut lui apporter un maître à l'œuvre lorsqu'il donne forme à la matière embrasée.
Les objets semblent naître comme par une magie faite du feu et de gestes simples.
Cependant, quelques gestes simples en apparence mais ce sont le résultat d'années de travail et de raffinement technique, d'une école qui s'est constituée et léguée au cours des siècles dans la fonderie.

Le verre y est une matière plastique à modeler et à souffler à chaud en des formes raffinées et des couleurs variées, elle est ainsi nettement en contraste avec les autres techniques qui utilisent le verre comme une matière dure et monochrome, à mouler et à valoriser éventuellement en le taillant.

Il existe plusieurs techniques de façon de fabrication du verre que vous pouvez retrouver dans la rubrique « Deux atouts exceptionnels »

Cet art devient l'activité presque exclusive des habitants de Murano qui se transmettent de père en fils, de véritables dynasties sont nées et certaines actives de nos jours remontent au moyen-âge. Ce fait de Murano un du plus antique, si pas le plus antique règlement productif toujours dans l'activité.
C'est là un patrimoine historique et culturel à défendre et conserver.
Les verres de Murano sont des objets d'art recherchés par les collectionneurs du monde entier, leur fascination est demeurée intacte.   

Murano dispose d'un musée, « Le Vetraio », consacré à la verrerie et du Palazzo Giustiniani qui comporte une collection de verre historique.

Certaines verreries d'art produisent des objets de grande qualité tout en adoptant un style rafraichi le plus souvent avec l'aide d'artistes contemporains.
Cela étant, certains producteurs se réorientent pour satisfaire une demande de produits bon marchés stimulée par le flux croissant de touristes.
La copie chinoise et autres contrefaçons font parti des menaces qui pèsent sur l'image de marque de Murano.